Il a remporté le duel à ne pas rater. Celui qui a permis à Antibes de décrocher sa place pour la grande finale du Top 12 face à Clamart, le 11 mars prochain à Valenciennes. Guillaume Augugliaro, de retour de blessure après une opération du coude et du poignet, a fait figure de héros en remportant le duel en or face à Lucas Desanges aux arçons. Juste avant ce duel décisif, ses coéquipiers avaient livré un très bon match permettant ainsi d’aller chercher l’égalité face à la belle équipe de Sotteville.

Un peu comme David Trezeguet avec son but en or face à l’Italie en finale de l’Euro 2000, Guillaume Augugliaro a délivré son équipe ce samedi 25 février, peu après 18 heures, à Sotteville. Quelques minutes plus tôt, les deux équipes demi-finalistes, Antibes et Sotteville, se retrouvaient à 48-48. Tous les duels avaient eu lieu et tout allait alors se jouer sur un duel en or décidé sur tirage au sort. Entraîneur de l’équipe « visiteuse », c’est Philippe Carmona qui a eu la main chanceuse… Il tire les arçons. Un tirage rêvé pour Antibes, maudit pour Sotteville. En effet, Guillaume Augugliaro, le spécialiste des arçons à Antibes, avait été gardé comme joker au cas où la victoire se jouerait sur le duel en or sur cet agrès. Antibes avait eu du nez ! « Toute la semaine, les coachs nous parlaient de ce fameux duel en or, raconte Guillaume Augugliaro. Moi j’y croyais moyen. Je me disais qu’il y avait peu de chance pour qu’on termine à égalité. Mais finalement, avec le recul, je me dis qu’ils ont bien fait de nous préparer à ce duel en or, c’était très judicieux de leur part ! »

Qui de Sotteville ou Antibes allait remporter le duel en or ? L’expérimenté mais blessé en phase de reprise Guillaume Augugliaro ? Ou alors le jeune mais très talentueux Lucas Desanges ? L’espace d’un instant, le temps s’était comme figé. Revenu de loin, Antibes voulait croire en la grande finale. Pourtant les choses étaient loin d’être gagnées… Habitué des podiums, le club antibois était en pleine restructuration au début du championnat. Avec le départ d’Hamilton Sabot qui a mis un terme à sa carrière de gymnaste de haut-niveau et les blessures de Samir Aït Saïd et Guillaume Augugliaro, l’équipe du sud de la France se présentait avec une équipe essentiellement composée de jeunes gymnastes moins expérimentés. Antibes ne disposait plus que d’un pilier : Kévin Antoniotti, également diminué car en pleine période d’examens de kiné. Mais Antibes ne s’est jamais avoué vaincu et a matché avec ses armes. Certes des erreurs, il y en a eu, mais ses jeunes, Mathias Guillouart, Loris Frasca, Bryan Tarrade ou encore Matthieu Clarivet, ont appris à gérer la pression pour aller chercher une place en demi-finale après avoir terminé premier de leur poule, devant Vélizy et Montceau-Les-Mines.

Le plus dur restait néanmoins à faire. Dernier qualifié, Antibes devait affronter le premier qualifié, l’ogre sottevillais. Face aux expérimentés Arnaud Willig et Danny Pinheiro-Rodrigues et au jeune prodige Cameron-Lie Bernard, Antibes était loin de faire figure de favori. En demi-finale aller, à domicile, le club antibois perd son match, à un duel près. Tout était donc possible au match retour. De chaque côté, les entraîneurs se préparaient à une égalité. Le duel en or était dans tous les esprits. Si les arçons ou la fixe étaient tirés, les Sottevillais savaient que les choses allaient être compliquées. De son côté, Antibes espérait ne pas tomber sur le saut…

C’est une belle victoire collective

Résultat, la main de Philippe Carmona portera chance aux Antibois… Il ne restait plus qu’une dernière marche à franchir pour se qualifier pour la grande finale. Et c’est sur Guillaume Augugliaro que tout reposait. Lui qui n’avait repris l’entraînement que quelques semaines plus tôt. Lui, le vice-champion de France en titre au général, qui était loin d’être à 100%. Lui qui était encore en difficultés sur ses appuis du fait de ses opérations au coude et au poignet. Et lui qui avait perdu ses deux duels, au saut et à la fixe, quelques minutes auparavant. « J’étais stressé car je savais que tout reposait sur moi mais j’étais dans un bon état d’esprit. L’équipe comptait sur moi donc je ne pouvais pas et ne voulais pas les décevoir. Cette énergie-là m’a tiré vers le haut. Je me suis lâché, je ne me suis pas posé de questions et j’ai tout donné. Même si j’ai fait un mouvement basique car j’étais trop juste pour pouvoir sortir autre chose, je me suis fait plaisir. Et j’ai gagné. C’est une belle victoire collective », sourit-il.

Désormais, les esprits sont tournés vers la grande finale du 11 mars prochain à Valenciennes. « Quinze jours de préparation, ça va arriver très vite. Je ne pense pas pouvoir faire les six agrès car je ne suis pas encore revenu à fond mais on va tout envoyer et surtout on va se faire plaisir« , lâche-t-il. Quant au troisième test qualificatif organisé pour le collectif France pour les championnats d’Europe, il ne pense pas y participer. « Je préfère me focaliser sur le Top 12 et sur le championnat de France Elite. Je ne suis pas encore revenu à mon niveau, je reprends juste donc je préfère rester concentrer sur les échéances nationales », conclut-il. Une chose à la fois pour celui qui, rappelons-le, à quitter l’INSEP pour s’entraîner au Pôle d’Antibes. Un nouveau départ pour un revenant.

Charlotte Laroche pour Gym and News